Enseignement - Histoire
Le nom du royaume disparu, Kongo dia Ntotila, voulait simplement dire étymologiquement le Kongo du roi. En d’autres termes, le Royaume Kongo. Pour le mot kongo, la version la plus répandue est qu’il provenait probablement de Nkongo qui signifie chasseur. A ce sujet, une légende raconte qu’un chasseur avait découvert un site qui l’avait tellement fasciné qu’il avait décidé de s’y installer. Il y construisit un village. Ce fut le village d’origine du futur royaume. Par métonymie, ce village fut appelé Kongo. Mais Nkongo veut également dire couteau de jet ou lance, objets qui comptent parmi les armes du chasseur. Mais Raphaël Batshikama, ba Mampuya ma Nduala, qui a beaucoup écrit sur le sujet, donne une autre explication à l’origine de ce mot. Les ancêtres des Bakongo sont venus, écrit-il, du Sud-Est africain. Ils sont arrivés dans cette région qu’arrosent plusieurs cours d’eau et ont décidé de s’y installer. Pour plus d’une raison, ils dénommèrent ces cours d’eau Kunene, Ovambu, Kubangu, Luvangu, Kwandu. Ils y jetèrent la base d’une œuvre gigantesque qu’ils allaient entreprendre : la création du royaume du Kongo. Contrairement à ce qu’on en a toujours dit, soutient Batshikama, le nom Kongo qu’ils entendent attribuer à leur œuvre n’appartient à aucun individu.
L’attente a été longue. Très longue. Car, d’après la Constitution, c’est depuis 36 mois après sa promulgation que la République démocratique du Congo devait modifier son architecture territoriale interne. Le Chef de l’Etat a promulgué, le 25 mars, la Loi organique n°15/006, portant fixation des limites des provinces et celles de la Ville de Kinshasa.
Le découpage territorial ne satisfait pourtant pas tout le monde. Ainsi, plusieurs leaders Katangais y sont farouchement opposés, contrairement, certainement, à ceux des parlementaires de cette province qui avaient pris part aux travaux d’élaboration de la Constitution promulguée le 18 février 2006.
Le Bas-Congo, seule province du pays où règne une totale homogénéité culturelle et linguistique, a également été la seule à ne pas s’être soumise au découpage territorial. Le seul élément qui montre que cette entité politico-administrative est bien passée par là est le changement de son nom. En guise de changement, cette région n’a plutôt fait que reprendre son ancienne appellation qui lui a toujours tenu à cœur.
Loin d’eux l’idée de replonger dans un passé qui leur est pourtant glorieux, les habitants de cette province, qui sont d’ailleurs appelés » Bakongo « , ont toujours tenu à ce nom pour plusieurs raisons, toutes aussi fondamentales les unes que les autres.
C’est comme cela qu’ils avaient très mal ressenti l’inutile changement du nom du pays par le Président Mobutu. De Congo qu’il était, C ayant remplacé K suite à l’imposition du français sur les langues que Dieu a voulu que nous parlions, le pays s’est désormais appelé Zaïre. Mais même là aussi, il y a toujours une référence, quoique lointaine, à kongo.
En effet, tout était parti d’une méprise liée à la difficulté de compréhension des langues portugaise et kikongo. Les Portugais qui sont arrivés à l’embouchure du fleuve kongo en 1482 étaient de passage, en quête d’aventures. Ils avaient été fortement impressionnés par la beauté ineffable de cet endroit, mais surtout par la puissance de ces eaux.
Ayant accosté et ayant trouvé des gens à la côte, ils leur ont demandé le nom de ce cours d’eau qu’ils ne connaissaient pas. Leurs interlocuteurs, qui crurent qu’ils leur demandaient ce que c’était, ne donnèrent donc pas son nom, mais répondirent tout bonnement que c’était un nzadi (fleuve).
Exactement comme dans le fameux conte des trois sourds, les Portugais notèrent que le nom de ce fleuve était nzadi. Mais le son » nz » n’existant pas dans leur langue, les Portugais émirent un son ressemblant à zaïre. D’où la récupération faite par le futur maréchal du Zaïre dans sa quête du recours à l’authenticité.
C’est comme cela que les Portugais découvrirent le Royaume Kongo, dont l’impeccable organisation les impressionna énormément au point que Leo Fobrenius, ne put s’empêcher de s’extasier en déclarant : » ces Ethiopiens sont civilisés jusqu’à la moelle des os «.
En effet, le Royaume Kongo était remarquablement organisé, doté d’une architecture étatique impressionnante. C’est ce qu’insinuait le Président Kasa-Vubu lorsque, réclamant, d’abord, l’indépendance du Kongo Central, il affirmait que » les Bakongo bénéficiaient d’une avance de trois siècles sur les autres groupes ethniques d’Afrique centrale «.
Or, l’actuelle Province du Kongo Central est le centre, le cœur, du Royaume Kongo aujourd’hui disparu. S’ils sont aujourd’hui bien d’accord, après la contrainte, de vivre dans les trois ou quatre pays dans lesquels la cynique Conférence de Berlin les a placés, les Bakongo, toutes générations confondues, n’ont pourtant jamais digéré, trois siècles et demi plus tard, la disparition de ce royaume. De manière continue, par l’oralité, ce peuple s’est transmis la valeureuse histoire du royaume.
Plusieurs nations forment la Nation congolaise, dans l’espace appelé aujourd’hui République démocratique du Congo. C’est cela qui forme l’union dans la diversité de la grande nation congolaise. Les Bakongo ne se retrouvent donc pas dans leur nation à eux lorsqu’on impose à leur espace vital des appellations comme » Bas-Zaïre » ou » Bas-Congo « . Ils tiennent à leur Kongo Central.
Mais d’où vient le mot Kongo ?
Le nom du royaume disparu, Kongo dia Ntotila, voulait simplement dire étymologiquement le Kongo du roi. En d’autres termes, le Royaume Kongo. Pour le mot kongo, la version la plus répandue est qu’il provenait probablement de Nkongo qui signifie chasseur.
A ce sujet, une légende raconte qu’un chasseur avait découvert un site qui l’avait tellement fasciné qu’il avait décidé de s’y installer. Il y construisit un village. Ce fut le village d’origine du futur royaume. Par métonymie, ce village fut appelé Kongo. Mais Nkongo veut également dire couteau de jet ou lance, objets qui comptent parmi les armes du chasseur.
Mais Raphaël Batshikama, ba Mampuya ma Nduala, qui a beaucoup écrit sur le sujet, donne une autre explication à l’origine de ce mot. Les ancêtres des Bakongo sont venus, écrit-il, du Sud-Est africain. Ils sont arrivés dans cette région qu’arrosent plusieurs cours d’eau et ont décidé de s’y installer. Pour plus d’une raison, ils dénommèrent ces cours d’eau Kunene, Ovambu, Kubangu, Luvangu, Kwandu.
Ils y jetèrent la base d’une œuvre gigantesque qu’ils allaient entreprendre : la création du royaume du Kongo
Contrairement à ce qu’on en a toujours dit, soutient Batshikama, le nom Kongo qu’ils entendent attribuer à leur œuvre n’appartient à aucun individu. Il est adopté afin qu’il puisse évoquer à jamais :
1) Les souffrances qu’ils vont endurer pour la réalisation de cet immense projet. Car Kongo vient de Konga qui signifie chercher, rechercher, se mettre en quête de, explorer ;
2) Le pouvoir qui y appartiendra entièrement au peuple. Konga veut aussi dire troupes, foules assemblées.
3) L’attachement du peuple aux principes de la Paix. Konga, c’est aussi tranquilliser, dorloter, endormir.
4) L’appartenance des habitants du Royaume à la civilisation des peuples planteurs. Konga veut également dire cueillir, récolter, moissonner.
5) La forme presque sphérique qu’ils entendent donner à leur entreprise. Ce qui vient du verbe Kongeka (ou kongika), qui signifie courber.
Voilà ce qui explique la joie qui est celle des populations du Kongo Central d’avoir retrouvé ce nom qui leur est cher à plus d’un titre.
[Jean-Claude Ntuala]
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