"EPARGNE-TONTINE-MODERNE" (ETM), à Kinshasa : Piste de solution locale pour le développement communautaire.
L’ETM/Kinshasa, avec un bureau décentralisé, couvrira d’abord deux communautés extrêmes de la capitale : celle de Bikuku et villages environnants à l’Est, puis celle de Matadi-Mayo et villages environnants à l’Ouest.
Un essai en prévision de l’action fédératrice du "Front Pour Femme Rurale" en RDC.
"EPARGNE-TONTINE-MODERNE" (ETM) est un exemple novateur parmi les Associations Communautaires de Base d’entraide. Elle possède sa propre structure faîtière qui lui fournit des économies d’échelle mais permet aux OCB d’avoir une certaine marge de manœuvre en termes de produits et de services, même en termes d’élaboration et de communication des états financiers.
Par l’acceptation en son sein de groupes, y compris des tontines traditionnelles, et en particulier des groupes de femmes, "EPARGNE-TONTINE-MODERNE" (ETM) constitue un aspect important de la fourniture de services dans les communautés. Au fait, les membres privilégiés de ETM sont des membres des diverses filières (groupes professionnels) du Centre de Négoce Local (CNL).
Dans ce cas, ETM offrira cette assistance grâce à la fourniture de services financiers et bien d’autres services sociaux aussi bien à des individus qu’à des groupes, y compris les tontines - groupes informels d’épargne et de crédit affiliés à des associations locales d’exploitants des secteurs divers et de femmes.
La stratégie de fourniture de services consiste à s’assurer que chaque communauté dispose au moins d’un Centre de Négoce (CNL). Cette stratégie permet de réduire le risque d’insolvabilité.
L’implication des chefs traditionnels au sein du Conseil d’administration est importante pour la maîtrise des risques liés aux crédits.
L’ouverture d’agences et le recrutement d’agents de collecte journalière d’épargne ont permis à ETM d’être proche des membres, de satisfaire la demande locale d’épargne et de coûts plus réduits.
Qu’est ce que l’"EPARGNE-TONTINE-MODERNE" (ETM)?
"EPARGNE-TONTINE-MODERNE" (ETM) est une institution financière mise en place et gérée par des membres de la communauté et dont la mission est principalement de promouvoir le développement local désiré.
Concrètement, il s’agit de l’esprit d’amélioration des systèmes d’entraide empiriques et modernes exploités par nos communautés depuis les temps, afin d’en faire des sources sûres d’appui au développement endogène. Ainsi, a-t-on pensé fusionner les deux types de Tontines (rotative et cumulative) en une seule, dans l’aspect de l’épargne et crédit.
Dans cette perspective, l’ETM est une structure du CNL, offrant une grande variété des services d’épargne et de crédit à des membres d’une communauté, devançant ainsi les tontines informelles, les prêteurs d’argent, les coopératives de crédit, les projets de développement, etc.
Fonctionnement d’ETM
Le membre d'une ETM en est propriétaire avec les autres membres. En tant que membre d’ETM, vous adhérez aux valeurs de solidarité et d'entraide qui sont la base de la coopération. De plus, pour assurer la santé financière de la caisse, il s’y procure les services financiers dont il a besoin. Il peut ensuite de plus :
• exprimer son point de vue en participant à l'assemblée générale annuelle.
• poser sa candidature pour être élu à l'un des postes de dirigeants.
• recevoir des ristournes lorsque la rentabilité de la caisse le permet.
En outre, les membres auront l’obligation de :
1. assister régulièrement aux réunions (hebdomadairement) ;
2. épargner régulièrement en fonction de ses moyens ;
3. rembourser régulièrement les prêts obtenus ; et
4. sensibiliser et faire venir à l’ETN des gens (homme, femme et jeune) qui n’y sont pas encore membres afin de d’aider au développement autocentré (développement de la population, par la population et pour la population).
Objectifs et services de l’ETM
En tant que coopérative de services financiers, ETM poursuit des objectifs qui la distinguent nettement des autres institutions financières :
• Fournir, aux meilleures conditions possibles, les services et les conseils financiers dont les membres ont besoin.
• Contribuer à l'éducation coopérative, économique et financière des membres, donc leur fournir les moyens de se prendre en main.
• Promouvoir et soutenir le développement de la communauté par l’appui à l’autosuffisance alimentaire, à la justice économique et autre justice genre.
Les membres s’y associent notamment pour l’amélioration de leur statut économique et social et doivent, par le fait, faire preuve de leur valeur pratique de l’entraide, la viabilité de la sollicitude et du service de l’ensemble des hommes. Sur ce, l’ETM doit continuer à protéger les intérêts de ses membres et leur offrir les meilleurs services possible. Donc, qu'elle doit continuer à promouvoir des valeurs comme l'égalité des personnes et la solidarité, tout en donnant les moyens à la communauté et aux personnes de prendre leurs affaires en main et d'être de plus en plus autonomes.
Dans l’angle éducatif, l’ETM doit enseigner à ses membres les bons principes de l’économie, la pratique régulière de l’épargne et l’usage prudent de l’épargne.
La recherche de rentabilité, mais dans un but différent
Toute entreprise doit être rentable pour durer. C'est pourquoi l’ETM s’apparente au Centre de Négoce Local (Institution de commercialisation locale) qui doit s'aligner, lui aussi, sur les prix et conditions du marché. De ce fait, Si le Centre de Négoce s’intéresse à tous les membres de la communauté du point de vue commercialisation, l’ETM, elle (spécifiée dans l’épargne tontinière), s’occupe de ses propres membres, qui bénéficient, ainsi des avantages offerts par le Centre de Négoce Local via l’ETM, telle que le crédit, voire des réductions spécifiques des frais d’achat ou de vente ou encore payer des frais médicaux, payer les frais scolaires des enfants, créer ou développer une activité artisanale ou agricole, faire l’élevage, faire un commerce, financer un projet communautaire (projet d’eau, place de marché, bâtiment de service social, etc.
Le trop-perçu d’ETM sur la restitution du CNL, fera en partie le gros de la ristourne destinée aux membres de l’ETM et autres fournisseurs (au besoin).
Appui organisationnel
Concernant l’appui organisationnel, l’Association "Mouvement relais pour les Nations Unies" (MRNU), basée à Kinshasa, s’occupera de la formation et de l’encadrement des membres et autres organes dans la constitution et le fonctionnement, ainsi que des associations collaborant avec les communautés concernées.
N.B. :
En dehors de la gestion des données en dur (cahiers, fiches et registres), la gestion de l’ETM ainsi que du CNL sera informatisé afin de permettre, au besoin, le suivi d es comptes et rapports en ligne ou sur courriel, par les membres.
Encadré 1 : Repenser la dynamique associative comme socle du développement local
Le penchant populaire pour les associations se comprend historiquement par une forte tradition du mouvement associatif qui est connu de toute la population. Il s’agit des « Tòn » très répandus en Afrique de l’Ouest sous diverses appellations comme les groupements « Naam » au Burkina Faso qui sont assez souvent utilisés comme formes d’organisations des populations par les projets de développement et même les institutions étatiques. A ce propos, Denis Bugnard constate à juste titre que : « Alors qu’en Occident les mouvements associatifs, voire alternatifs, prennent une part active dans la vie civile, chez nos partenaires du sud, leur émergence est encore difficilement acceptée par ceux qui, instruits, les considèrent comme marginaux et ignorants. Pourtant, les transformations culturelles de ces sociétés, en particulier au Sahel, ne peuvent se réduire à un phénomène d’imitation du monde occidental. Reconnaître le bien-fondé et la valeur d’un engagement social, artistique ou écologique, c’est garantir l’identité culturelle des initiants. Et c’est aussi apprécier les différences sans indifférence. Contrairement à trop de dogmes, les groupes sociaux de base sahéliens, bien que privés de pouvoir, ne sont pas restés spectateurs du pouvoir, mais ont construit, au cours de leur histoire, une dynamique nouvelle liée à un ensemble de pratiques sociales qui apparaît de plus longue portée que la participation issue de conditionnalités externes » (cité in Hochet 1989, p.5). Malgré les nombreux abus dont cette notion de « tòn » a souffert dans l’histoire récente du Mali, elle représente une ressource anthropo-sociologique avec d’énormes potentialités de revitalisation de la société contemporaine. Cette hypothèse, généralement appliquée en milieu rural comme Bugnard y fait allusion, présente un intérêt indéniable pour le milieu urbain également » (UWEP 2000 ; cf. aussi ALPHALOG 1999 sur la dynamique associative à Bamako, diverses contributions in Echos du COTA N°99, Juin 2003).
Les tons villageois :
Ces associations regroupent les personnes d’une même génération qui partagent les mêmes préoccupations économiques ou sociales : productions végétales, pastorales, chasse, pêche, loisir, culture. Les membres d’une association s’entraident d’abord entre eux et ensuite viennent en appui aux non-membres généralement contre une rémunération/gratification même symbolique en nature ou en argent. Ce sont ces gratifications et cotisations des membres qui forment le patrimoine de l’association (céréales, bétail, etc.). L’accumulation de ressources suffisantes ou de surplus donne lieu occasionnellement à des réjouissances grandiose. D’année en année, les mêmes activités, les mêmes gestes se répètent, serait-on tenté de dire.
L’association prend un caractère quasi rituel. Vivant en symbiose avec le cadre traditionnel qui la nourrit, elle ne recherchait ni diversification, ni innovations dans les activités. De nos jours encore, les associations traditionnelles jouent un rôle très important dans l’entr’aide et la solidarité intracommunautaire. Toutefois, elles sont de plus en plus ouvertes aux courants de développement local. De l’époque coloniale à l’Etat postcolonial, toutes les administrations ont tenté de récupérer cette notion traditionnelle d’association et de l’adapter à la société moderne, ce qui peut expliquer la méfiance des courants de pensées progressistes envers ces associations traditionnelles (Cissé 1970, p. 272 et suivantes, Leynaud/Cissé 1978).
Forces
Pour faciliter le développement à la base, le mouvement associatif présente un certain nombre d’atouts et d’avantages comparatifs que j’aimerais brièvement rappeler. On retiendra entre autres que les associations :
s’investissent à résoudre les préoccupations de développement sectoriel de leurs membres. C’est le cas des associations d’assainissement qui apparaissent de plus en plus dans les villes africaines, surtout dans les quartiers pauvres qui manquent de services adéquats de gestion des déchets (Coad 2003, autres publications UWEP sur le communautaire) ;
aident dans la mise en œuvre des lois et textes de la décentralisation ;
contribuent à l’amélioration des conditions de vie des membres (Kéita 2001) : par la création de nouveaux modes de vie (et non plus en se contentant d’une simple imitation des gestes du passé, même si l’apparence peut tromper), en facilitant l’évolution vers des attitudes plus compatibles avec le nouvel environnement de leurs membres et leurs aspirations, en s’essayant dans l’utilisation de nouveaux espaces d’actions créées par la Loi etc.
« La vocation d’utilité sociale qu’assignent ses membres à l’association conduit celle-ci le plus souvent à élargir son domaine d’intervention et à évoluer en se structurant au fur et à mesure que la situation l’exige soit par le fait d’une dynamique interne (élargissement des objectifs, adoption de nouvelles structures etc.), soit par le fait d’une impulsion exogène (appui de partenaires extérieurs comme les collectivités locales ou les ONG). (Niang 1999, p.4).
La vocation utilitaire de l’association peut, dépendant de la qualité de son leadership, l’amener à s’intégrer dans des réseaux supra villageois, communaux, intercommunaux etc. Dans cette perspective de dynamique locale, la décentralisation territoriale offre un contexte inédit présentant beaucoup de potentialités pour le renforcement des associations et de la société civile en général, qui, de leur côté, peuvent contribuer à asseoir l’autorité des collectivités locales.
« ... la décentralisation, en rendant proche à la base les structures institutionnelles de décision d’où se prendront les mesures qui vont sceller le destin collectif, constitue une condition favorable à l’émergence d’une société civile forte, jeune, soucieuse d’une bonne gouvernance locale ainsi que de la bonne gestion des affaires de la cité ou de la collectivité locale » (Niang 1999,p.3).
Faiblesses
Quant aux limites des associations traditionnelles, elles sont fort nombreuses et je n’en retiendrai ici que quelques-unes qui me semblent majeures, pour revenir sur d’autres aspects plus loin (voir par exemple le chapitre sur la typologie des associations).
« La société civile « jeune » ou « féminine », dans sa composante la plus critique, est constituée surtout des segments les plus vulnérables de la population » Niang/ PREFAL 1999, p. 2)
Si l’on considère la marginalisation des femmes et des jeunes par rapport aux sphères de prises de décision, on comprend qu’une grande partie de la société civile manque d’expériences professionnelles ou n’y a pas un accès facile à cause du manque de formation/éducation de base formelle.
Une des conséquences dramatiques du bas niveau de formation des membres et parfois même des leaders des associations et groupements de base est leur inefficacité technique qui est aggravée par le manque d’appuis qualifiés internes et externes. Ce phénomène est extrêmement important et mérite la plus grande attention lors de l’élaboration de la stratégie d’appui aux organisations de la société civile, qu’il s’agisse de structures de base, de structures de coordination ou de réseaux d’organisations.
Sarr rapporte que « ...sur plus de cent (100) associations répertoriées dans le département (Pikine) seules quelques-unes mènent des activités de développement réellement significatives » (Sarr/PREFAL 1999 p.11). Cette inefficacité professionnelle peut être source de tension interne et, à la limite, mettre la crédibilité de l’organisation en jeu.
Il y a enfin le risque d’exclusions de toutes sortes dues aux manipulations politiques et tribales. Mais nos investigations nous ont plutôt confortés dans la conviction que les cas d’abus politiques et religieux ou autres sont quantitativement insignifiants, bien qu’il faille concéder que certains cas de manipulations idéologiques peuvent avoir pour les membres de l’association et la société en général des conséquences désastreuses. L’actualité politique dans beaucoup de nos pays le démontre à suffisance et n’a pas besoin d’être davantage commentée ici (cf. critiques de la société postcoloniale par rapport à ses liens à l’ethnotribalisme in Sawadogo 2001).
En définitive, pour les associations il s’agit d’assurer la subsistance, voire la survie de la communauté face aux menaces immédiates. Par contre assurer la qualité de vie au-delà des questions de subsistance semble être une valeur sociale seulement émergente au sein de quelques associations et les sociétés africaines en général : lutte contre certaines nuisances comme la pollution sonore ou la pollution de l’air, contre l’occupation et l’utilisation quasi anarchiques de l’espace public, pour la protection des animaux...Quelques associations et initiatives individuelles, encore éparses, mènent un combat de pionniers dans ce sens et donnent encore l’impression de prêcher dans le désert.
En général, on peut parler de cercle vicieux dans lequel les associations informelles et groupements de base sont pris : le manque d’expériences est renforcé par le faible niveau de formation et l’ensemble constitue un handicap sérieux pour évoluer vers plus de professionnalisme !
5.2 Bonne gouvernance et lutte contre la pauvreté
L’idée de la bonne gouvernance est apparue - déjà dans les années 80s, bien avant la vague de la démocratisation politique - dans le souci d’accompagner les politiques d’ajustements structurels par des mesures de moralisation de la vie publique. C’était une façon plus décente de prôner la lutte contre la mauvaise gestion de la chose publique sans parler ouvertement de corruption et ménager ainsi la susceptibilité des dirigeants politiques. « La gouvernance a trait au rôle de l’Etat dans la société, à la gestion, bonne ou mauvaise, des activités socio-économiques dans les secteurs public, privé et communautaire, ainsi qu’au degré de participation de la société civile à la gestion de la société dans son ensemble. Pour la Banque Mondiale, la gouvernance représente la manière dont le pouvoir s’exerce dans la gestion des ressources économiques et sociales d’un pays en vue de son développement (Banque Mondiale 1992). La bonne gouvernance peut être définie comme la présence d’un bon gouvernement dont la direction est compétente et légitime, dont le pouvoir et l’autorité ont un fondement légal (un mandat issu de la volonté de la population) qui a une vision d’avenir et un programme sociopolitique progressiste que la population juge acceptable et qui est mis en œuvre avec honnêteté et responsabilité. Pour exercer une bonne gouvernance, le gouvernement doit tirer sa légitimité des citoyens, envers qui il a des comptes à rendre » (Onibokun/Kumuyi 1999, p. 11 - 12). De nos jours, on parle aussi de gouvernance démocratique, laquelle lie la légalité à une forte légitimité tout en exigeant que la séparation des pouvoirs soit réelle et vérifiable.
« Le concept de bonne gouvernance ou de gouvernance démocratique est généralement perçu comme l’existence d’un état de droit dans lequel tous les acteurs y compris l’Etat lui-même sont soumis à la loi, une gestion transparente des affaires publiques, des responsables ayant le devoir de rendre compte de leurs actions, la participation des citoyens et d’une société civile bien structurée à la conception et à la mise en œuvre des politiques » (CSLP 2002, p. 43).
En Afrique, c’est surtout l’Afrique du Sud qui est généralement citée en modèle dans les média, car les années de lutte contre l’apartheid semblent y avoir permis de forger des formes substantielles de représentation des différentes classes et couches sociales. Dans la plupart des autres pays, des institutions démocratiques existent et fonctionnent sans que le pays profond, ce qui inclut la société civile, ne s’y reconnaisse tout à fait.
Dans la vision du CSLP, la bonne gouvernance est perçue comme une condition cruciale pour la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations (CSLP 2002, p. 18) : satisfaction des besoins fondamentaux en matière de santé, d’habillement, d’éducation, d’accès à l’eau potable et au logement décent. « Travailler avec la société civile ne doit donc pas être une démarche par défaut - constat d’une carence ou d’une faiblesse de l’Etat - mais doit réconcilier le citoyen et l’Etat » postule Laye (Laye 2003, p. 3).
Le renforcement des organisations de la société civile, et notamment des associations traditionnelles et autres généralement bien enracinées dans leur environnement social et culturel, participe de la consolidation de la gouvernance démocratique dans la mesure où elle permet à l’Afrique profonde de s’exprimer et de ne plus rester en marge de la société moderne en spectateur muet. Ce travail de renforcement doit se faire de main de maître en tirant les leçons des insuffisances et des errements du passé.
« La richesse du tissu associatif local est à mettre en valeur de manière systématique. Au-delà du recensement des structures et de l’identification des initiatives, il faut envisager un travail en profondeur avec elles, s’appuyer sur elles - quels que soient leur nature et leurs objectifs - les associer à la mise en place des structures de quartier en envisageant même une structure plus ou moins fédérative » (Laye 2003, p. 6).
Il est important de lier au renforcement des OSC la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des ressources communautaires. Il faut craindre, en effet, le rayonnement de certains mauvais comportements des responsables politico - administratifs de l’Etat postcolonial sur les leaders associatifs mal averti(e)s : la tendance des leaders à se servir d’abord eux-mêmes et leurs proches [« esprit clientéliste », comportement oligarchique très critiqués par Daff, voir (Daff 2003, p. 9)] au lieu d’investir les ressources disponibles dans les innovations infrastructurelles et de développement.
Une tendance fâcheuse des pouvoirs locaux (les anciennes communes urbaines comme celles du District de Bamako) est de n’assurer que les charges de fonctionnement (salaire d’un personnel pléthorique) au détriment des investissements pour le développement. Ici se cache un grave danger pour les associations en position d’apprentissage organisationnel : celui de tomber dans un tel piège par imitation des structures néo- et postcoloniales et leur philosophie du leadership qu’elles ont cultivées au sein des populations durant des décennies de « maldéveloppement » et que beaucoup de cadres africains dénoncent vigoureusement. En un mot, l’application interne des règles de la gouvernance démocratique est une exigence à adresser aux associations desquelles on est en droit d’attendre des efforts pour s’y conformer à terme.
INVITATION AUX DECIDEURS
Pour Mardi 16 au Mardi 30 Avril 2013
Mademoiselle, Madame, Monsieur,
Devant l’histoire dégradante sans perspective certaine que vit le pays en général et la Ville-province de Kinshasa en particulier, situation qui conduit à un plan social virtuel tendant à neutraliser certaines conditions de vie, l’association Unesco "Coopération pour la Révolution de la Dynamique Communautaire", CRDC en sigle, s’est constitué depuis Kinshasa (1995) avec pour objectif « amener les résidants en R.D.Congo vers un développement autonome intégré ».
Pour ce faire, sous le patronage de son Excellence Monsieur le Gouverneur de la Ville et en collaboration avec l’autorité municipale, CRDC convoque un Forum pour volontaires et leaders sociaux, et préconise que les participants aient une information précise de l’information générale (politique, sociale, culturelle, de développement et autre économique) avec une perspective de plan de relance crédible en partenariat avec les acteurs de divers secteurs.
CRDC vous confirme, après multiples échanges, son souhait d’un Forum à Kinshasa à la maison communale selon le programme municipale qui vous sera communiqué après confirmation de participation. Il souhaite également réunir les représentants des diverses couches de la population afin de dégager un plan crédible de sauvegarde des intérêts de la province et, par le fait, de la relance de son développement. Il en va de l’avenir de la province.
Dans l’attente de ce Forum, où nous vous espérons nombreux, nous restons à votre disposition pour les confirmations de participations qui se clôturent au plus tard le 09 Avril 2013.
Pour la Coordination
Christophe Masomo
Coordonnateur
Contact :
Courriel : crdcrdc@gmail.com www.crdc.sitego.fr
Téléphone : 081 747 99 00 - 09 999 72 007 - 081 082 77 40 - 09 000 48 398
Frais d’inscription (participation) : 2$US.
Nombre de participants souhaités : 300 dont 150 hommes et 150 femmes.
ETAT DE BESOIN EN $US
Du 15 Avril 2013
Nombre Libellé Coût unitaire Coût total en $ Total
A. Collation / Transport en $
03
5
285
05 Personnel CRDC
Protocole
Participants
Intervenants 10
5
-
10 10$ x 3pers x 2jrs
5$ x 5 pers
10$ x 5 pers 60
25
-
50
300 pers 135
B. Matériels
1
2
1
f
f
f
1
f Location salle
Médias
Photographe
Fourniture de bureau
Location matériels de communication
Cartes prépayées et démarches préalables
Location groupe électrogène
Rapport et brevet
Impression invitations 100
100
100
150
100
100
100$x3=300
100$x1=100
150
100$x2=200
50
160 100
300
100
150
200
200
50
160
1260
C. Cocktail
ff 715
D. Imprévus : 5% = 110$
E. Total Général : (A + B + C) 2320 $
f : Forfait
LA COORDINATION
MATIERES
i. Histoire de Kinshasa et de la Commune ;
ii. Identité organisationnelle de Kinshasa ;
iii. Identité relationnelle de la Commune et la communauté : politique, sécurité, culture de paix et vie communautaire ;
iv. Esprit d’organisation communautaire et mobilisation des ressources présentes au sein de la commune dans l’élaboration de projets pertinents et structurants aux niveaux social, culturel et économique ;
v. La chefferie traditionnelle face au Plan commun de développement de la commune ;
vi. Dynamique communautaire type Kinshasa.
12 COMMUNES DE KINSHASA
1. KASA-VUBU
2. SELEMBAO
3. KALAMU
4. LIMETE
5. N’DJILI
6. KIMBANSEKE
7. LEMBA
8. NGABA
9. MONT-NGAFULA
10. NGALIEMA
11. BANDALUNGUA
12. LINGUALA
2. Variables
- existence d’associations et d’experts de développement communautaire pour l’accompagnement et la vulgarisation ;
- volonté manifeste de l’Etat pour l’avancement des OMD et ODD d’ici 2015 avec l’aspect « justice homme femme » ;
- volonté des populations à appliquer dans la production agricole ;
- volonté des bailleurs de fonds à financer l’agriculture dans les pays en développement ;
- pratique du travail fédérateur au sein des communautés ;
- existence de plaidoyer dirigeants et population au pays.
3. Contraintes
- Exclusion de la communauté de base en matière de financement ;
- Inéquité de "Justice-homme-femme" en notion de propriété foncière ;
- Absence des leaders communautaires conscients pour la dynamique communautaire ;
- Ignorance de la notion d’entreprenariat ;
- Ignorance de la population aux méfaits des habitudes et traditions qu’elle subit.
4. Alternatives
- Inclusion sociale et intégration de la communauté de base dans les actions agricoles avec l’aspect "Justice Homme-Femme" ;
- Lobbying auprès de l’autorité politico-administrative pour s’occuper des questions agricoles ;
- Rencontres avec les leaders communautaires ;
- Sessions de sensibilisation de la population en matière de "Justice Homme-Femme".
L’alternative retenue est celle qui consiste à l’inclusion sociale et l’intégration de la communauté de base dans les actions agricoles avec l’aspect "Justice Homme-Femme" afin de renforcer les capacités de production, de lutte contre l’extrême pauvreté et du développement durable des communautés.
III. CONSTATS EN VUE DU SYMPOSIUM
Indicateurs de développement de la R.D.Congo, très bas ;
Niveau de scolarisation, faible ;
Faible capacité de mobilisation sociale ;
Faible couverture sanitaire ;
Participation communautaire, très faible ;
Empowerment féminin, très bas ;
Pouvoir de l’Etat (collaboration Etat-Population), inefficace.
IV. CANAUX PERTINENTS (Recherche en cause)
Impact de l’analphabétisme secondaire ;
Impact d’acculturation ;
Montée des courants sociaux négativistes ;
Moyens de communication négativistes ;
Inertie communautaire ;
Indifférence de la communauté internationale aux problèmes de la R.D.Congo ;
Statistiques nationales inexistantes.
V. VOIE DE RECOURS
1) Organisation sociale au sein de la chefferie traditionnelle :
Propriétaires des lieux et traditions ;
Acteurs et bénéficiaires principaux ;
Siège de l’autorité locale traditionnelle ;
Cerveau du règlement des problèmes liés à la coutume,
2/3 des membres sont lettrés.
VI. GENESE DE LA COLLABORATION
Conférence du 05 Juillet 2007 à Kinshasa/Kasa-vubu avec les chefs des Comités de Développement de Kinshasa ;
Première semaine associative à Kinshasa/Kasa-vubu en juillet 2008 ;
Deuxième semaine associative à Inkisi/Bas-Congo en Septembre 2009 ;
Plaidoyer intensif auprès de l’Etat et des chefs traditionnels sur la mobilisation sociale ;
Célébration de diverses journées internationales ;
Réunions des Opérateurs Communautaires.
VII. RESULTATS ATTENDUS DE LA COLLABORATION
Mobilisation sociale amorcée ;
Actions en cours.
Garantie du progrès de développement national.
VIII. FORMALISATION DE LA COLLABORATION
Adhésion de la chefferie à une collaboration autour de la mobilisation pour le développement durable ;
Elaboration du protocole d’accord ;
Session d’information du Conseil de Secteur de la chefferie autour de la "C.R.D.C" ;
Conception d’un symposium communautaire provincial.
IX. SYMPOSIUM
A tenir en Mars 2013 aux Chefs lieux des provinces, présidé par la haute autorité provincial, avec l’intervention de la Société civile ;
Tous les représentants des chefs traditionnels, et autres des territoires y prennent part ;
Signature du protocole d’accord entre la chefferie traditionnelle, l’Etat et la C.R.D.C.
X. RECOMMANDATIONS EN PERSPECTIVES
Développement de l’enfant et de la femme à base de la notion de genre ;
Renforcement de l’éducation des enfants, particulièrement des filles ;
Renforcement de la couverture vaccinale ;
Mise à jour de la notion de sécurité populaire, démocratie et gouvernance ;
Effectivité de la participation communautaire ;
Entretien de l’environnement ;
Récupération pour l’instruction permanente ;
développement de l’entreprenariat et de l’ingéniosité sociale dans les communautés ;
Progrès du pouvoir de la ruralité ;
Production des richesses ;
Développement de l’énergie, communication et TIC ;
Développement de la culture locale.
XI. MISE EN PLACE DE PLANS D’ACTION
Plan de plaidoyer avec les leaders locaux et l’autorité politico-administrative ;
Plan d’organisation sectorielle des populations de la communauté ;
Développement des stratégies destinées à la chefferie pour optimiser les rendements.
XII. ACTIVITES
Niveau central
Planification des activités ;
Coordination
Production des supports en langues nationales.
Niveau provincial
Activités de communication en collaboration avec les services techniques de l’Etat et la Société civile.
XIII. CONTRAINTES EVENTUELLES
Problème de coordination dans l’organisation du symposium ;
Manque de suivi en profondeur et de rapport écrits propre à la chefferie ;
Faiblesse des moyens (matériel et logistiques) pour renforcer les actions de terrain.
XIV. AXES STRATEGIQUES DE COLLABORATION
Comités locaux de développement, villages de développement (pouvoir social et religieux notamment pour les questions féminines) ;
Promotion de la gestion (gouvernance) par excellence (au niveau humain, matériel et financier, …) afin de renforcer l’obligation des résultats et rendre les impacts plus visibles.
XV. IMPACT DU SYMPOSIUM
Premier dans la sous-région d’Afrique Centrale ;
Attraction des partenaires au pays ;
Renforcement et garantie du pouvoir de l’Etat ;
Bénéfice des femmes et des jeunes ;
Responsabilisation et valorisation des chefs traditionnels et autres leaders locaux ;
Assurance du développement à la base et de la nation par la sécurité sectorielle intégrale.
ANNEXE
Annexe 1 : Coordonnées de contact
Avenue Garagiste n° 4916, Q/ Funa, Commune de Limete, Kinshasa/R.D.Congo.
Tél. : (00243) 89 500 80 86 - 85 25 20 366 - 81 747 99 00 - 9999 72 007
E-Mail : crdcrdc@gmail.com Page Web : www.crdcrdc.sitego.fr
Annexe 2 : Résumé budgétaire du symposium par site provincial
Catégorie générale de dépenses Coûts en $US
I. Personnel de Coordination (4 pers) 14000
II. Symposium provincial (11 provinces) 85000
III. Équipement)
Location équipement divers 3500
IV. - Niveau central
(Planification des activités ; Coordination, Production des supports en langues nationales).
- Niveau provincial
(Activités de communication en collaboration avec les services techniques de l’Etat et la Société civile).
28000
13000
V. Services contractuels
Intervenants, protocole, rafraichissement, collation, … 90000
VI. Contrôle (y compris étude préliminaire, transport, communication, autre) 3800
VII. Évaluation 3200
IX. Divers (Autres charges institutionnelles et coordination du projet, documentation participants, couverture médiatique, …) 12000
X. Pérennisation 200000
Total 471500
Appui financier nécessaire : Dollars américains Quatre cents septante et un mille cinq cents (471500$US) par province, soit Cinq millions cent quatre-vingt-six mille cinq cents (5186500$US) pour les 11 provinces.
Fait à Kinshasa le 26/01/2013
Pour la CRDC
Christophe MASOMO Uba Masomo
Coordonateur
MATIERES
vii. TDRs
viii. Histoire du Congo-Kinshasa
ix. Impact des systèmes universels en R.D.Congo
x. Identité congolaise dans les relations interpersonnelles et organisationnelles
xi. Droit local et droit moderne
xii. Gestion des catastrophes et des conflits
xiii. Esprit d’organisation communautaire et mobilisation des ressources présentes sur un territoire dans l’élaboration de projets pertinents et structurants aux niveaux social, culturel et économique
xiv. Dynamique communautaire type R.D.Congo
xv. Plan commun de développement
xvi. Signature du protocole d’accord entre la chefferie traditionnelle, l’Etat et la C.R.D.C.